[Vente aux enchères de tableaux (J.-C. Anaf,...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTP0041B 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Hôtel des ventes de Brotteaux. 13 bis, place Jules-Ferry, Lyon 6e.
historique Dans la soirée du 13 juin 1990, à l'hôtel des ventes de Lyon-Brotteaux, Buffet battait Dali aux poings et aux enchères sous les yeux et le marteau de l'arbitre Jean-Claude Anaf.
historique Un record mondial pour une toile de Buffet, avec la coquette somme de 5,5 millions de francs ; un record personnel pour le commissaire-priseur Jean-Claude Anaf avec sa meilleure enchère en quinze ans de carrière ; dix toiles ayant atteint ou dépassé le million de francs... L'hôtel des ventes de Lyon-Brotteaux écrivait le 13 juin le livre des records. Un hymne à la peinture et accessoirement aux télécommunications, s'il est vrai qu'une part importante des enchères et des acquisitions s'effectua par téléphone, devant une assistance nombreuse, où les amateurs côtoyaient antiquaires, marchands et courtiers divers. Le clou de la soirée était sans contexte le combat que se livraient deux noms éminemment médiatiques (et chers !) de la peinture contemporaine : Bernard Buffet et Salvador Dali. Le premier était là en force : neuf toiles, contre une seule à son confrère. Un "Coeur Sacré de Jésus" plus dalien que nature qui grimpa à 2,7 millions de francs. Las, les deux Clowns musiciens de Buffet s'envolèrent vers les sommets : 5,5 millions de francs, pour un courtier présent dans la salle. Des sommets dépassant largement le précédent record mondial quant à une toile du peintre : 4,2 millions de francs. Deux autres Buffet s'embrasèrent : un "Autoportrait pour la plage" pour un million de francs et un "Intérieur" en camaïeux de verts pour 1,8 million de francs, mais un troisième dut être ravalé. Si quelques grandes signatures n'échappèrent pas toujours à cette sanction, d'autres (parfois les mêmes), affichèrent de solides enchères, sans pour autant pulvériser les estimations préétablies. Ainsi Fujita, avec un languide, féminin et dodu "Nu allongé" (260.000 francs) ; Chagall avec un "Artiste au coq orange" multicolore (500.000 francs) et un superbe et pudique "Roi Jacob" (680.000 francs) ; Renoir avec trois pièces, dont une très belle "Nature morte aux amandes et noix" (1,2 million de francs) ; Vlaminck avec une "Rue de village" (400.000 francs). Sans oublier un unique Picasso ("Mousquetaire et tête d'homme" emporté à un million de francs), un curieux Toulouse-Lautrec associant une aquarelle au recto et deux dessins de têtes au verso (200.000 francs) et trois Dufy... Un nom dont ont parle beaucoup dans notre région en ce moment. D'autres noms, peut-être plus discrets, s'offrirent aussi de belles enchères Comme Eugène Boudin pour une admirable "Vue de Deauville par grain de Nord-Ouest" (1 million de francs), Henri Le Sidaner et un "Soleil couchant" opalescent (1 million de francs) ou Albert Marquet et un "Port de Collioure" très prisé des acheteurs (1,4 million de francs). Au chapitre des bronzes, si un éclatant buste de Rodin plein de vie ratait de peu la somme de réserve, une féline "Panthère" du fameux Bugatti partait à 380.000 francs. Mais c'est avec une toile que la vente s'achevait de belle manière une "Forêt bleue" de Nicolas de Staël adjugée 1,3 million de francs. On l'aura compris, les enchères volèrent toute la soirée sur les sommets. Mais n'en déduisez pas qu'une atmosphère torride régnait sous les voûtes de l'ancienne gare de Brotteaux. Plus les sommes flambaient, plus les zéros s'ajoutaient aux zéros et plus il était de bon ton d'enchérir du bout des doigts, ou des sourcils, en gardant un masque marmoréen. On peut battre des records mondiaux et rester lyonnais que diable ! Source : "Le combat des chefs" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 14 juin 1990, p.39.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02320.
note bibliographique "Buffet grimpe au plafond : 5.500.000" / Françoise Rolland in Le Progrès de Lyon 14 juin 1990.

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